Les fonctionnaires et le crédit : quelles particularités ?

Au même titre que leurs employés dans le privé, les fonctionnaires sont des consommateurs qui, dans une circonstance ou une autre, peuvent avoir besoin de crédit. Seulement, cette catégorie d’emprunteurs n’est pas logée à la même enseigne que les autres, quant aux conditions du prêt. Gros plan sur ces avantages et autres services spécifiques dont profitent les employés de l’État, lorsqu’il est question de crédit.

Des organismes dédiés, des traitements sur mesure

La première particularité dans le rapport des fonctionnaires au crédit est qu’il existe des organismes dédiés qu’ils peuvent approcher. Ils peuvent se tourner vers la CASDEN, le Crédit municipal, la BFM ou le CSF et depuis 2014, le CRESERFI – filiale de ce dernier. Auprès de ces enseignes, enseignants, personnels hospitaliers, militaires, stagiaires et autres jeunes recrues de la Fonction Publique traitent avec des interlocuteurs connaissant particulièrement bien les fonctionnaires et leurs finances. La BFM et la CASDEN dépendent d’institutions bancaires, respectivement la Société Générale et la Banque Populaire. Les autres fonctionnent sous le statut d’établissement public ou d’association. Chacun propose des gammes de crédits plus ou moins variées, avec des conditions d’octroi propres, mais toujours particulièrement adaptées aux capacités des agents de l’État. Ces services sur-mesure s’appliquent également souvent aux ayants-droits de ces derniers. Chacun a, par ailleurs, développé une sorte de marque de fabrique pour distinguer ses services de ceux de la concurrence. Le CSF, par exemple, privilégie les agents de l’État les plus jeunes ou les plus pauvres. Il intervient comme un courtier, après avoir été à ses débuts un spécialiste du cautionnement. Il collabore avec des enseignes bancaires auxquelles il adresse ses clients, en fonction des besoins et situations de ces derniers. La BFM, pour sa part, propose un crédit fonctionnaire, plus flexible, mais toujours estampillé de la qualité SocGen. La CASDEN augmente les privilèges accordés à ses emprunteurs selon la motivation de ces derniers à épargner, traduite en points.

Des conditions plus avantageuses auprès des établissements classiques

Les fonctionnaires sont naturellement libres de choisir le prestataire chez qui ils sollicitent un crédit. Mais il est clair que, même en dehors des organismes se vouant entièrement à leur cas, ils obtiennent des conditions particulières et avantageuses par rapport au reste de la clientèle. Par exemple, certains prêts ne sont négociables qu’avec des conditions de ressources. Pour un fonctionnaire, l’enseigne passe outre cette exigence. Souvent, les frais de dossier ne s’appliquent pas non plus aux emprunteurs fonctionnaires. Le taux d’intérêt dont est frappé le montant de l’emprunt est, en outre, toujours moins conséquent que pour n’importe quel autre dossier. Pour des crédits très spécifiques comme le prêt immobilier, les conditions d’octroi sont revues avec une certaine flexibilité, notamment en ce qui concerne le cautionnement et l’assurance du prêt. Il reste à savoir que même avec ces avantages prévus, le coût d’un même crédit continue de varier d’une enseigne à une autre. Le fonctionnaire, comme n’importe quel emprunteur, gagne alors à toujours procéder à une comparaison/simulation pour dégager les meilleures conditions et optimiser sa démarche de prêt. Ailleurs, la flexibilité des conditions ne doit pas faire perdre de vue les engagements sous-tendus par un prêt. Il faut savoir que 19 % des surendettés sont tout de même des fonctionnaires, selon la Banque de France. En même temps, les agents de l’État peuvent eux-mêmes négocier un rachat de crédit.